Fardeau de la dermatite atopique de l’adulte : visions croisées patients et dermatologues - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La dermatite atopique (DA) chez l’adulte semble représenter un lourd fardeau pour le patient mais il existe peu de données formelles à ce sujet. L’objectif de cette étude était d’évaluer et de comparer les perceptions des patients souffrant de DA avec celles de leurs dermatologues, en s’intéressant plus particulièrement à leurs ressentis vis-à-vis des traitements et de l’impact de la maladie sur leur vie quotidienne.
Matériel et méthodes |
Les données ont été recueillies auprès de 348 adultes souffrant d’une DA non contrôlée par les dermocorticoïdes et de 150 dermatologues, entre mars et juillet 2017, au moyen de questionnaires auto-administrés. Les proportions ont été comparées par des tests du Chi2 et les moyennes par des tests de Student (α=0,05).
Résultats |
Cette enquête croisée montre une convergence des perceptions sur la difficulté d’observance des traitements locaux. Concernant les émollients, 51 % des patients déclaraient une mauvaise observance des applications. Les dermatologues estimaient cette proportion à 53 %. Concernant les dermocorticoïdes, 60 % des patients déclaraient ne pas suivre les indications du dermatologue et les dermatologues évaluaient la proportion de patients mal-observants à 44 % en moyenne (p<0,001). La satisfaction des patients et des médecins était significativement différente pour les émollients (respectivement 34 vs 63 % de satisfaits p<0,001), les dermocorticoïdes (44 vs 76 % p<0,001) et les immunosuppresseurs (58 vs 74 % p=0,007). Parmi les patients, 32 % déclaraient leurs symptômes sévères au moment de la réponse au questionnaire. Le visage et le cou étaient atteints chez 62 % d’entre eux. L’impact sur la vie professionnelle des patients n’était pas perçu de la même manière par les dermatologues qui classaient l’atteinte de ce domaine en 7e position alors que les patients le rangeaient en 2e après l’impact sur leurs activités quotidiennes. En revanche, si les dermatologues pensaient que la DA affectait fortement la vie de leurs patients à 69 %, ceux-ci étaient 55 % à déclarer un fort impact sur leur vie au moment du questionnaire. Par ailleurs, les patients étaient 76 % à se déclarer bien informés sur leur pathologie ; cependant, 53 % indiquaient qu’elle était avant tout d’origine allergique.
Conclusion |
L’étude montre une convergence des perceptions des patients souffrant de dermatite atopique et de leurs dermatologues concernant la difficulté d’observance des soins locaux. Elle met également en évidence des différences de perception concernant la satisfaction ressentie des patients vis-à-vis des traitements prescrits et l’impact de la maladie sur leur vie quotidienne. Ces données nous semblent importantes à connaître par les dermatologues afin d’optimiser leur prise en charge des patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Qualité de vie
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S227 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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